« La terre ne nous appartient pas; nous l’empruntons à nos enfants ».
Ce film sincère est pour tous les âges, mais il aborde aussi des sujets pour les adultes.
Sauvages suit l’aventure d’une jeune fille, nommée Kéria, qui sauve un bébé orang-outang du chantier où travaille son père. Peu de temps après, son petit cousin, Selaï, vient vivre avec elle afin qu’il puisse être à l’abri des tensions entre une entreprise de déforestation et sa famille qui habite la forêt. Après une dispute, Selaï s’enfuit avec le bébé singe et Kéria n’a d’autre choix que de les suivre. Leur aventure ne rapprochera pas seulement les cousins séparés, mais aidera également Kéria à en apprendre davantage sur sa famille, ce qui lui donnera la force dont elle a besoin pour lutter contre la compagnie maléfique qui vient détruire la forêt.
L’animation était vraiment bien exécutée. Je suis une grande fan de stop motion et je pense que ce film a été un véritable triomphe à cet égard. Les marionnettes elles-mêmes sont magnifiques, en particulier les détails sur Kéria et l’adorable petit singe. Ils se déplacent de manière très naturelle et fluide. J’ai aussi adoré la façon dont l’environnement des personnages était animé. Par exemple, lorsqu’il pleuvait ou qu’on voyait une chute d’eau, la façon dont les ficelles d’eau se déplaçaient était très satisfaisante à regarder. De plus, j’ai adoré la façon dont le feu dansait et comment la fumée ressemblait à un dessin au crayon. J’ai également pensé que les ailes d’une grande libellule, qui battaient extrêmement vite, les rendant floues, étaient magnifiques.
Tout le film a été dominé par ce léger sens de l’humour que j’ai vraiment apprécié. J’ai ri et j’ai beaucoup souri pendant ce film, ce qui a rendu l’expérience tellement plus agréable. Chaque personnage avait sa propre façon de rendre la situation comique et délicieuse. Kéria arrivait avec des insultes amusantes, surtout quand il s’agissait de parler à son petit cousin. Selaï livrait des répliques drôles avec une expression pince-sans-rire. Leur grand-père, qui avait un air sérieux et calme, me surprenait avec une réplique d’une voix apaisante, ce qui le rendait très drôle.
J’ai adoré le jeu d’ombres dans le film. Lorsque les personnages étaient dans la forêt, les ombres des arbres qui les entouraient couvraient presque tout leur corps. C’est lorsqu’ils étaient à l’air libre que le soleil brillait enfin sur eux. La forêt elle-même était assez colorée, mais les personnages assombris donnaient l’impression que la forêt était d’une nature inquiétante et mystique, quelque chose de plus grand que les humains, quelque chose qu’ils ne pouvaient pas contrôler.
Le développement des personnages et les relations entre eux étaient vraiment touchant à regarder. J’ai trouvé beau et inspirant de voir comment Kéria a tant appris sur elle-même et sa famille parce qu’elle a découvert la forêt et de nouvelles relations. J’ai aimé voir Kéria et Selaï se rapprocher au fur et à mesure qu’ils apprenaient à se connaître. Kéria a eu l’occasion de se connecter avec la nature et toute sa famille.
Enfin, j’ai adoré la dualité du téléphone de Kéria dans le film. Pour qu’elle puisse vraiment entrer en contact avec elle-même, Kéria a dû abandonner le monde technologique et faire confiance à la nature. Un message que le film essayait de transmettre était que son téléphone l’empêchait d’être présente et de profiter de son environnement. Par exemple, lorsqu’elle s’est perdue dans la forêt, drôlement, son téléphone ne l’a absolument pas aidée à trouver son chemin. Au début, elle comptait trop sur son téléphone, mais elle a appris à s’en passer. Pourtant, lorsque la situation entre sa famille et l’entreprise s’est intensifiée, elle a filmé l’interaction et a reçu un immense soutien en ligne. Ainsi, d’une part, l’utilisation excessive de son téléphone était un avertissement, mais d’autre part, c’est un outil moderne très utile qui, lorsqu’il est correctement utilisé, peut être très bénéfique.
Une critique de Elly NICOLAINAS (terminale spécialité cinéma), sur le film d’animation Sauvages, de Claude Barras.
Date de sortie du film au Québec : 16 octobre 2024